dimanche 27 octobre 2013

[Cinéma] Avis : American Nightmare (The Purge)

Un synopsis alléchant peut cacher de bonnes surprises. Et des moins bonnes. American Nightmare faisait parti de ces films dans lequel beaucoup ont placé leurs espoirs. Qu'en est-il vraiment ?



Et si le crime devenait légal ? Attention, pas tout le temps, sinon ça ne serait plus un crime, mais juste le temps d'une nuit histoire que chacun puisse purger ses plus mauvais sentiments, ses haines longtemps terrées ? C'est ce que proposent les Pères fondateurs, nouveaux dirigeants des Etats-Unis lors d'une nuit durant laquelle tous les crimes sont permis, y compris le meurtre. Cette nuit a rendu de nombreux services, le taux de criminalité du pays est au plus bas, l'économie paraît plus florissant que jamais, et la Purge est surtout mortelle pour les gens qui n'ont pas les moyens de se défendre. Qu'en est-il lorsque l'on tente d'être humain en sauvant un homme sans défense au milieu de cette nuit ? Les autres bêtes vont vouloir vous le faire payer ...

Coucou c'est nous ! 


C'est le questionnement posée par le film et mise en scène par James DeMonaco. L'uchronie (enfin, pas exactement, il s'agît plutôt d'un futur possible puisque le film se déroule en 2020) proposée ici offrait un bon terrain de jeu pour un cinéaste habitué au cinéma d'action (notamment producteur du remake Assaut sur la centrale 13), fallait-il être habile dans les propos ou bien tirer dans le tas et attendre que la fumée retombe ?

Les forces de l'ordre n'interviendront pas durant la nuit de la purge ...


De Monaco ne sait jamais sur quel pied danser tout long du film, hélas ! On peut distinguer clairement deux parties dans le film, la première est la mise en place de l'univers et la prise en otage de la famille du personnage principale par un gang poursuivant un SDF réfugié chez eux. Cette partie est pour ainsi dire l'un des meilleurs moments de tension au cinéma qu'il m'ait été proposé de voir ces derniers temps (enfin, le niveau n'était pas très haut non plus ...), la bande-son accompagne les battements de cœurs de nos personnages principaux (à moins que ce ne soit les nôtres ?), et très vite, le vernis de l'introduction se craquelle pour laisser place à une paranoïa vraiment efficace. Le huit-clos est assez éprouvant.


"Les gars, c'est ici la rave, non ?"


Vous me direz "Mais, et la deuxième partie ?". J'y arrive, bande de z'hayppyfew ! La deuxième partie nous ramène un peu à la dure vérité du cinéma Hollywoodien : pour faire du fric, faut du gunfight. Le film s'évertuait à pointer du doigt la violence inhérente à la possession d'arme, ces meurtres gratuits ... Qui se déroulent lors de la deuxième partie ! Elle pourrait presque se résumer à "Pan, pan !" (mais pas que, y a aussi des "BIM, BADABOUM" et des "OUIIIIN"). Et c'est bien dommage car ce que la première partie avait construite se retrouve ici piétinée sous la nécessité de proposer aux spectateurs un gunfight digne de ce nom. Certes, on pouvait s'y attendre, mais le cran a été poussé trop loin et fait redescendre tout l'intérêt.

"On arrive sur la deuxième partie ..." "Et merde."


Pas la faute des acteurs, enfin pas entièrement : durant la première partie ils proposent un spectacle intéressant, mais sans creuser les personnages. On peut peut-être plus facilement s'identifier à eux peut-être, mais ça ne rend les personnages que moins "attachants". Dommage, car le personnage le plus intéressant, le chef du gang, n'est pas énormément vu et pourra paraître pour certains quelque peu caricaturale, pour d'autres un peu vide, bref, ça montrer que ce n'est malheureusement pas encore au niveau.

"Pitié, je ne veux pas retourner tourner la deuxième partie !"


Bizarrement, le film propose un univers intéressant à exploiter, grâce à qui la Purge n'existe ? Qui sont les pères fondateurs ? Est-ce le cas d'autres pays ? Le film appelle des suites, en espérant que cette potentielle licence ne s'enfonce pas dans la paresse scénaristique et filmique d'un Saw ou d'un Paranormal Activity.

"Mon meilleur profil pour la caméra !"


Bref, American Nightmare (The Purge) aurait pu être un moyen métrage faisant parti d'une série intéressante sur un monde où l'Humanité s'évapore peu à peu, un peu à la manière d'un The Walking Dead, avec moins de zombie et plus de grinçant. À défaut d'une véritable cohérence (une telle loi n'existerait pas dans notre société bien entendue, mais après on peut y voir là l’extrémité des extrêmes ! ), le film propose un bon départ pour une fin qui laisse perplexe... À quand la suite pour développer ?

5/10.

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