jeudi 31 octobre 2013

[BD] Avis : La petite Mort




Vous savez, quand vous suivez un artiste depuis un petit moment, vous êtes assez ému de voir chacune de ses publications en BD. C'est un peu mon cas pour Davy Mourier, après l'avoir connu grâce à Nerdz et les Vidéos trop faites à la maison, j'avais acheté sa première BD, Il était une fois une fille que j'ai rencontré deux fois/Papa, Maman, la maladie et moi, puis les suivantes, mélant introspection, dépression et humour grinçant (sauf Karate Boy qui est du nawak total et bien fun !). Aujourd'hui sort La Petite Mort (à ne pas confondre avec de la masturbation), BD adapté d'un webcomic de Davy Mourier ... Tient-on ici un chef-d'oeuvre ? Ou le premier faux pas de Davy ? Réponse ici.



La Petite Mort est née, vive la Petite Mort ! Digne fils ou fille de ses parents (on ne sait pas trop), la Petite Mort reprendra dans quelques années la faux de son père pour moissonner les âmes. Mais d'ici là, il faudra pour elle vivre parmi les humains et se faire des amis ... ou pas. Surtout qu'avec son sac Hello Kittu ...



Vous l'aurez compris, on reste dans des thèmes pas forcément très joyeux avec la Petite Mort, la Mort tout ça, tout ça. C'est toujours un défi de faire de l'Humour noir, car vous ne savez jamais si vous allez en faire trop ou pas assez. Ici, Davy réussit le tour de force (encore une fois j'ai envie de dire) d'équilibrer le tout et nous sert ici une BD de grande qualité.



Le graphisme est quelque peu dépouillé, proche de la plupart de ses BD avec un décor immobile et juste les personnages qui bougent (un peu à la manière de South Park, mais en BD°, toujours sous le même angle de vue. D'autres comics sont plus dynamiques. Ne vous attendez pas à de la couleur, il n'y en a pas beaucoup, mais c'est volontaire ! Et finalement, ça rend très bien et donne une vraie identité graphique à la BD.



Passons à l'humour, assez drôle : le mélange d'humour grinçant et de naïveté fonctionne bien dans l'ensemble et apporte une certaine fraîcheur à la lecture (mais attention, ce livre ne sert pas de ventilateur !) et des fous rires en barre !


Un autre point intéressant à noter est le fait que ce livre soit en réalité augmentée ! Grâce à quelques QR codes disséminés dans le bouquin, cela rajoute une dimension supplémentaire à la lecture ! Il n'est pas nécessaire de s'en servir pour avoir une bonne expérience de lecture, mais ça ajoute un plus non négligeable !

En bref, que dire ? Qu'il s'agît d'une excellente BD à mettre entre beaucoup de mains ! Papy Mourier nous raconte une jolie histoire ici, remplie d'humour, d'un peu d'humanité et d'Amour.

Note finale : 10 os sur 10 ! 

À noter qu'il existe un jeu pour téléphone sur la Petite Mort !



dimanche 27 octobre 2013

[Cinéma] Avis : American Nightmare (The Purge)

Un synopsis alléchant peut cacher de bonnes surprises. Et des moins bonnes. American Nightmare faisait parti de ces films dans lequel beaucoup ont placé leurs espoirs. Qu'en est-il vraiment ?



Et si le crime devenait légal ? Attention, pas tout le temps, sinon ça ne serait plus un crime, mais juste le temps d'une nuit histoire que chacun puisse purger ses plus mauvais sentiments, ses haines longtemps terrées ? C'est ce que proposent les Pères fondateurs, nouveaux dirigeants des Etats-Unis lors d'une nuit durant laquelle tous les crimes sont permis, y compris le meurtre. Cette nuit a rendu de nombreux services, le taux de criminalité du pays est au plus bas, l'économie paraît plus florissant que jamais, et la Purge est surtout mortelle pour les gens qui n'ont pas les moyens de se défendre. Qu'en est-il lorsque l'on tente d'être humain en sauvant un homme sans défense au milieu de cette nuit ? Les autres bêtes vont vouloir vous le faire payer ...

Coucou c'est nous ! 


C'est le questionnement posée par le film et mise en scène par James DeMonaco. L'uchronie (enfin, pas exactement, il s'agît plutôt d'un futur possible puisque le film se déroule en 2020) proposée ici offrait un bon terrain de jeu pour un cinéaste habitué au cinéma d'action (notamment producteur du remake Assaut sur la centrale 13), fallait-il être habile dans les propos ou bien tirer dans le tas et attendre que la fumée retombe ?

Les forces de l'ordre n'interviendront pas durant la nuit de la purge ...


De Monaco ne sait jamais sur quel pied danser tout long du film, hélas ! On peut distinguer clairement deux parties dans le film, la première est la mise en place de l'univers et la prise en otage de la famille du personnage principale par un gang poursuivant un SDF réfugié chez eux. Cette partie est pour ainsi dire l'un des meilleurs moments de tension au cinéma qu'il m'ait été proposé de voir ces derniers temps (enfin, le niveau n'était pas très haut non plus ...), la bande-son accompagne les battements de cœurs de nos personnages principaux (à moins que ce ne soit les nôtres ?), et très vite, le vernis de l'introduction se craquelle pour laisser place à une paranoïa vraiment efficace. Le huit-clos est assez éprouvant.


"Les gars, c'est ici la rave, non ?"


Vous me direz "Mais, et la deuxième partie ?". J'y arrive, bande de z'hayppyfew ! La deuxième partie nous ramène un peu à la dure vérité du cinéma Hollywoodien : pour faire du fric, faut du gunfight. Le film s'évertuait à pointer du doigt la violence inhérente à la possession d'arme, ces meurtres gratuits ... Qui se déroulent lors de la deuxième partie ! Elle pourrait presque se résumer à "Pan, pan !" (mais pas que, y a aussi des "BIM, BADABOUM" et des "OUIIIIN"). Et c'est bien dommage car ce que la première partie avait construite se retrouve ici piétinée sous la nécessité de proposer aux spectateurs un gunfight digne de ce nom. Certes, on pouvait s'y attendre, mais le cran a été poussé trop loin et fait redescendre tout l'intérêt.

"On arrive sur la deuxième partie ..." "Et merde."


Pas la faute des acteurs, enfin pas entièrement : durant la première partie ils proposent un spectacle intéressant, mais sans creuser les personnages. On peut peut-être plus facilement s'identifier à eux peut-être, mais ça ne rend les personnages que moins "attachants". Dommage, car le personnage le plus intéressant, le chef du gang, n'est pas énormément vu et pourra paraître pour certains quelque peu caricaturale, pour d'autres un peu vide, bref, ça montrer que ce n'est malheureusement pas encore au niveau.

"Pitié, je ne veux pas retourner tourner la deuxième partie !"


Bizarrement, le film propose un univers intéressant à exploiter, grâce à qui la Purge n'existe ? Qui sont les pères fondateurs ? Est-ce le cas d'autres pays ? Le film appelle des suites, en espérant que cette potentielle licence ne s'enfonce pas dans la paresse scénaristique et filmique d'un Saw ou d'un Paranormal Activity.

"Mon meilleur profil pour la caméra !"


Bref, American Nightmare (The Purge) aurait pu être un moyen métrage faisant parti d'une série intéressante sur un monde où l'Humanité s'évapore peu à peu, un peu à la manière d'un The Walking Dead, avec moins de zombie et plus de grinçant. À défaut d'une véritable cohérence (une telle loi n'existerait pas dans notre société bien entendue, mais après on peut y voir là l’extrémité des extrêmes ! ), le film propose un bon départ pour une fin qui laisse perplexe... À quand la suite pour développer ?

5/10.

mercredi 16 octobre 2013

[Science] Le codage RSA ou comment protéger vos transactions bancaires

Premier article Science and co. et ça va parler codage avec le système de codage RSA!

Je vais essayer de vous expliquer comment marche le système qui crypte la plupart des transactions bancaires, et ce système marche sur un principe assez simple mais très efficace, tout d'abord quelques rappels assez techniques...

(NB : Je n'ai pas détaillé les calculs pour éviter que ce soit trop fouillis, tous les calculs sont fait grâce à Maxima !).

De gauche à droite, Shamir, Rivest et Adleman, les trois inventeurs du système RSA.

Rappel 1: La division Euclidienne


Le premier rappel est un rappel de collège! Rappelez-vous de la division euclidienne, quand votre professeur vous demandait un calcul comme ceci:
Il vous demandait en fait d'écrire 119 = 11 x 10 + 9, où 9 est le reste de la division euclidienne de 119 par 11.
On peut en fait faire ce que l'on appelle des congruences grâce à la division euclidienne: que sont les congruences?
On écrit que A = B mod [p] si B est le reste de la division euclidienne de A par p.
Par exemple, 119 = 9 [11] (donc en gros, on fait la division euclidienne de 119 par 11 et on marque le reste après le signe égal) ou bien encore:

28 = 6 x 4 +4 (division euclidienne de 28 par 6 qui donne comme quotient 4 et comme reste 4) nous donne que 28 = 4 [6].

On peut voir le système de la division euclidienne comme un moyen de partager équitablement le maximum de bonbons entre un nombre donné de personnes. Par exemple, j'ai 28 bonbons à distribuer équitablement entre 6 personnes. 
Je leur donne d'abord à chacun un bonbon, il me reste 22 bonbons. Il m'en reste plus de 6 donc je redistribue à nouveau un bonbon à chacun. Il me reste 16 bonbons, donc toujours plus de 6, je continue. Je donne à nouveau un bonbon à chacun, ce qui me laisse 10 bonbons, je continue j'en redonne un à chacun. Il me reste 4 bonbons, je ne peux plus distribuer de bonbons à tout le monde (2 personnes n'en auront pas).
J'ai distribué 4  fois un bonbon à chacun, et lors d'une distribution, je donne 6 bonbons. Il me reste 4 bonbons. Donc on a que 28 (nombre de bonbons) = 4 (nombre de fois où j'ai distribué) x 6 (nombre de personnes) + 4 (nombre de bonbons qui me reste).
Donc 28 = 6 x 4 + 4.

En abrégé, grâce à l'écriture modulaire, ça donne 28 = 4 [6].

Le résumé de la distribution de bonbons :


Cliquer pour agrandir


À noter que si le reste de la division euclidienne d'un nombre par un autre vaut 0, on dit que le deuxième divise le premier.

Par exemple, en reprenant l'exemple des bonbons, on voit que si on disposte de 121 bonbons à distribuer entre 11 personnes, on pourra distribuer 11 fois un bonbon à chaque personne et il n'en reste plus à la fin.
Donc 121 = 11 x 11 + 0 (il ne me reste plus de bonbon).



Enfin, on dit qu'un nombre m est premier avec n si un nombre (différent de 1) qui divise n ne divise pas m et vice-versa. Par exemple, 9 est premier avec 2 car les diviseurs de 9 sont 1,3 et 9 et 3 ne divise pas 2, 9 non plus. Les nombres premiers entre eux représentent un certain intérêt en arithmétique.

Rappel 2: La factorisation en nombre premiers.


Un nombre premier, c'est un nombre premier qui n'est divisible que par 1 et par lui-même. Prenons un exemple précis:
Vous avez un certain nombre de bonbons, disons n bonbons. Vous devez les partager en part égale entre plusieurs personnes! Eh ben si le nombre n de bonbons est un nombre premier, vous ne pourrez diviser en part égale que si le nombre de personnes est 1 ou égal au nombre de bonbons!

Par exemple, vous avez 6 bonbons, vous pouvez les partager en 1 bonbon pour 6 personnes, 2 bonbons pour 3 personnes, 3 bonbons pour 2 personnes ou 6 bonbons pour une personnes.
Par contre, si vous avez 11 bonbons, vous ne pouvez les partager que de deux manières: soit vous en donnez 1 à 11 personnes ou 11 bonbons à une personnes. 11 est donc un nombre premier.
53 est un nombre premier également, et ainsi de suite...

Voilà une analogie pour vous présenter les nombres premiers... Et ces nombres premiers sont fascinants! Pourquoi donc ? Parce qu'ils constituent les briques des autres nombres, un peu comme les cellules qui font notre corps !

On a le résultat suivant qui nous dit qu'un nombre est factorisable de manière unique en produit de nombres premiers...

Encore un exemple: 198 = 2 x 3 x 3 x 11, et 2,3 et 11 sont des nombres premiers.

Le résultat dit qu'on peut le faire avec tous les nombres! Et c'est cela qui va nous intéresser...

Partie 1: La répartition des nombres premiers


Il faut savoir qu'on ne connaît pas la manière dont sont situés les nombres premiers dans la suite des nombres entiers, en connaissant un nombre premier on a aucun moyen de savoir actuellement où sera situé le prochain! Il peut être simplement deux nombres plus loin comme mille nombres plus loin... Et c'est ce qui rend les nombres premiers si intéressants! Ils vont constituer le coeur de l'algorithme RSA, le côté a priori aléatoire les rendant très durs à trouver...

Le codage RSA utilise des grands nombres premiers (de l'ordre de 2000 chiffres) pour pouvoir fonctionner. On prend donc p et q deux nombres premiers de 2000 chiffres et on écrit N = p x q. On peut donc dire que la factorisation en nombres premiers de N est p x q.

Partie 2: L'indicatrice d'Euler

Euler


C'est une fonction imaginée par Euler, je ne m’étendrai pas dessus, mais elle intervient plusieurs fois par la suite, on la note P(n), et elle compte en quelque sorte les nombres qui sont premiers avec n.
Retenez simplement que P(N) = (p-1)(q-1), où N = p x q, p et q sont deux nombres premiers.

Par exemple, si N = 5 x 7 = 35  , alors P(N) = (5-1)x(7-1) = 4 x 6 = 24. Il y a donc 24 nombres qui sont premiers avec N.

Partie 3 : Le petit théorème de Fermat.

De Fermat.


Un génial mathématicien Français du 17éme siècle, De Fermat, nous donna le théorème suivant qui est au centre du système de cryptage RSA.
Il nous dit que si p est un nombre premier et a un nombre entier qui n'est pas divisible par p (par exemple 8 n'est pas un multiple de 3, car on ne peut pas partager équitablement 8 bonbons entre trois personnes), alors on a que a^(p-1) = 1 [p], c'est-à-dire que le reste de la division euclidienne de a x a x a x ... x a (on multiplie a p-1 fois avec lui-même) par p est 1. Un exemple.

On prend p = 5, a = 3.
Alors a ^(p-1) = a^4 = 3^4 = 3 x 3 x 3 x 3 = 9 x 9  = 81.

La division euclidienne de 81 par 5 donne :
81 =  16 x 3 + 1.
Donc a^(p-1) = 3^4 = 1 [p].

Partie 4 : Comment ça marche ?


Nous y voilà ! Comment marche donc le système RSA ?

Il s'agît d'un code dit à clé asymétrique, c'est-à-dire que le public sait comment coder un message grâce au système RSA, mais le décoder, seule la personne qui a dit aux autres comment coder un message sait comment décoder.

A contrario d'un code symétrique : par exemple le code César qui consiste à décaler les lettres d'une place dans l'alphabet est symétrique car dès qu'une personne sait comment coder, elle sait comment le décoder.
Ainsi le message
"CPOKPVS" peut être facilement décrypter en "BONJOUR" et "BONJOUR" peut être facilement crypter en "CPOKPVS"

On peut résumer le système de cryptage à clé asymétrique grâce à cette image :
La clé qu'utilise le personnage vert est connue de tous alors que la clé qu'utilise Alice est connue d'elle seule.
Le personnage vert "ferme" le message et seule la clé d'Alice peut "ouvrir" le message.


Donc supposons que Roméo et Juliette veuillent s'envoyer des messages d'amour sans que personne soit au courant ! Juliette, connaissant le système de cryptage RSA, le met en place !

- Pour cela, elle va choisir deux (grands de préférence) nombres premiers, que l'on va noter p et q, ils vont rester secrets.
- Elle va ensuite calculer N = p x q (module de chiffrement).
- Juste après, elle va calculer P(N) = (p-1)x(q-1), l'indicatrice d'Euler de N.
- Elle choisit ensuite e un entier tel que e soit premier avec P(N) (basiquement, on peut essayer tous les entiers à partir de 2 pour tomber sur un entier premier avec P(N).

On va faire un exemple : 
Juliette choisit p = 7, q = 11. Donc N = p x q = 7 x 11 = 77.
P(N) = 6 x 10  = 60.

Il faut maintenant trouver un entier e tel que e et 60 soient premiers entre eux. 2 n'est pas premier avec P(N) car 2 divise 60, 3 divise 60 également, ainsi que 4, 5, 6. Mais 7 est premier avec 60 car 7  ne divise pas 60.
Posons e = 7. 

Ensuite, elle doit trouver le nombre d tel que, si l'on fait la division euclidienne du produit e x d par P(N), alors le reste est 1.

Ici, il faut donc trouver d tel que  7d = 1 [60]. Il existe des algorithmes sachant faire cela ! On va admettre que d = 43 "suffit". 

Maintenant, elle rend publique deux choses : les nombres N et e (tout le monde les connaît). Elle garde par contre secrets p, q, P(N) et d.
Pourquoi rendre public N ? Car il est difficile actuellement de trouver les nombres premiers p et q seulement à partir de N, si p et q sont très grands ! Donc on ne court pas beaucoup de risque en faisant cela. 

On se donne un entier M, plus petit que N, qui va jouer le rôle de Message.
Pour transmettre le message, Roméo doit calculer M x M x ... x M (M multiplié avec lui-même e fois) puis faire la division euclidienne de M par N pour trouver le message crypté et l'envoyer à Juliette.

Dans notre exemple, Roméo choisit M = 30, on calcule donc 30 x 30 x 30 x 30 x 30 x 30 x 30 = 21870000000. (30 multiplié 7 fois avec lui-même).

Puis on fait la division euclidienne de 21870000000 par N = 77.
Ça nous donne : 21870000000 = 77 x 284025974 + 2.

Donc on a que C = 2, ce qui sera le message que Roméo enverra à Juliette.

Juliette recevra donc C comme message, et contrairement aux autres, elle sait comment le déchiffrer :

Il lui suffira juste de calculer C^d (le fameux d qu'on a gardé secret)puis de faire la division euclidienne de C^d par N pour retrouver M.

Pour l'exemple, il faut calculer 2^43 = 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2= 8796093022208. Puis maintenant on fait la division euclidienne de 8796093022208 par 77, ce qui fait : 

8796093022208 = 77 x 114234974314  + 30.

Et on retrouve le message d'origine qui était 30.

Sans les nombres p,q,d et P(N), un individu qui intercepterait (en arrêtant le messager par exemple) le message C ne saurait pas immédiatement le décrypter, et les techniques mises en oeuvre actuellement pour décrypter sont clairement inefficaces car elles mettent très longtemps à donner un résultat (sauf coup de chance).

Bref, ceci est une brève introduction à un système qui sert encore grâce aux progrès des recherches en mathématiques et qui a été amélioré depuis.
D'autres systèmes se développent pour parer à toute découverte qui pourrait rendre obsolète le système RSA, donc ne vous inquiétez pas, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles ! 
J'espère que vous l'aurez trouver clair, le sujet n'était pas d'un niveau facile mais j'ai essayé de vulgariser au maximum, n'hésitez pas à me faire un retour ! 





À bientôt pour un nouvel article Science & Co.


Les Annales du Disque-Monde

Petite présentation d'une série de livres qui compte aujourd'hui près de 40 livres (nouvelles et romans compris), dont 26 sont sortis chez Pocket, tous écrits par Terry Pratchett.

Al'Tuin et le Disque Monde


Le Disque-Monde est un monde ... en forme de Disque ( soutenu par trois éléphants en équilibre sur une Tortue (Al'tuin) qui dérive à travers l'Espace) : le fantasme de nombreux Romains, et autres religieux un peu zélés est réalité dans ce monde rempli d'ésotérisme et de magie. Cette dernière est présente partout, mais sa présence est telle qu'elle finit par en altérer la réalité. Afin d'éviter toute catastrophe arcanique dû à des mages ne sachant plus différencier sa gauche du vert, une université, l'Université de l'Invisible a été créé à Ankh-Morpork, grande ville où il fait bon vivre si on est gredin, tenancier de bar ou juste un peu fou. Nombreuses sont les personnes à vouloir rentrer, ou à vouloir en sortir de cette Université.
Mais il n'y a pas que cette Université qui concentre tous les soucis du Disque-Monde car la Mort rode, les gardes des villes ne sont pas très débrouillards, les apprentis mages laissés libres provoquent quelques catastrophes, les sorcières n'aiment pas être dénigrées, les barbares à la retraite reviennent dans le métier ...

La carte du Disque-Monde

Bref, le Disque-Monde est un bien beau boxon ! Parodie des romans d'héroïc-fantasy, on rencontre facilement au détour d'une page des dragons, de la magie, des trésors, des guerriers, des sorcières ... Et surtout de l'absurde ! Le principal intérêt des Annales du Disque-Monde est l'humour absurde qu'il se dégage : les actions des personnages sont souvent guidés par des croyances plus ou moins absurdes, les échanges entre les personnages sont surréalistes, des situations qui le sont tout autant ...

Belle représentation de Rincevent, par http://giljimbo.deviantart.com/


Un autre intérêt de cette série est que l'on ne suit pas les mêmes personnages selon les romans : certains romans nous proposent de suivre Rincevent, mage raté de son état qui se retrouve héritier d'un lourd pouvoir, d'autre Esk, qui se trouve être la première femme à pouvoir devenir mage du Disque-Monde, ou bien encore Mortimer, disciple de la Mort (qui est un Homme) malgré lui, et même la Mort elle-même ! Ou bien encore des sorcières, ou des gardes d'Ankh Morpork, un Orang-Outan bibliothécaire à l'Université de l'Invisible ... Une galerie de personnages tout aussi attachants les uns que les autres et plutôt bien travaillés dans l'ensemble !

La Mort, sur la couverture du jeu de rôle adapté du Disque-Monde


N'étant qu'au quatrième tome, je ne peux pas vous conseiller de tomes précis, il faut juste savoir que pour l'instant les deux premiers tomes (La Huitième Couleur, Le Huitième sortilège) se suivent dans l'histoire et que la Huitième fille est une histoire indépendante.

Je vous encourage à les lire car il s'agît là de petits bijoux de la littérature Anglaise, digne des Monty Python !