Vu le temps qu'il fait par ici,
s'enfermer dans les salles obscures (surtout quand on a un moyen
d'avoir des places pas trop chères) reste une activité que j'aime
bien pratiquer, parce que j'ai pas encore de Home Cinema avec son 5,1
dolby surround stéréo 3D Wi-fi à coussinet absorbant je sais pas
trop quoi pour me faire frissonner à domicile (et aussi pour faire
crier mes voisins, mais enfin ils font déjà assez de bruit sans ça)
et surtout parce que bon, on aura beau dire, quand les films valent
le coup, le piratage c'est pô bien.
Donc voilà mon avis sur deux films vus
en une après-midi, deux films... opposés sur le style: Hugo Cabret
et Le Havre.
À tout seigneur tout honneur, Martin
Scorsese (produit avec Johnny Depp!) revient avec non pas un film de truand mais... une sorte de
conte. Enfin, un film un peu dans la même veine que les Désastreusesaventures des orphelins Baudelaire au autre film avec des enfants comme héros. Etonnant, est-ce que
les enfants vont mal tourner et vont vouloir tuer quelqu'un de connu
(comme dans Taxi Driver ) ou bien fonder un gang de mafieux (les affranchis
) ou bien encore encore fonder un casino (de l'éponyme... Casino
)
Que nenni! Les amateurs de l'empreinte
dramatique/polaristique/psychologique (un des trois mots est un
barbarisme) de Scorsese pourront rebrousser leurs chemins, il n'y a
rien de tout cela ici! À notre grand désespoir?
Le synopsis (ça fait plus classe que
« le résumé », et puis ça donne l'air intelligent aux
critiques de cinéma [en fait il y en a que quelques uns qui le sont
parce que je doute mais je doute que la plupart sachent de quoi il
parle quand ils disent « ce film a une portée
nitzscheo-freudienne dans son approche œdipienne de la pré-puberté
de la création sémio-aristo-phallique... », enfin je digresse] ) de ce film est le suivant: un jeune homme d'une dizaine
d'année, Hugo Cabret vit dans une gare parisienne et entretient les
pendules de cette gare depuis la mort de son père. Ce dernier lui a
laissé en héritage un automate qu'il tentait de réparer... Ce que
ne sait pas Hugo c'est que cet automate ne va pas changer que sa
vie...
Rentrons directement dans le vif de
l'avis, ce film est pas mauvais du tout voir même bon. Le travail
sur l'image est très sympathique (même si la 3D est encore à
travailler), les acteurs sont globalement de bonne facture,
l'histoire est très sympathique (un véritable cri d'amour au début
du cinéma!)...
Mais ce film a malheureusement deux défauts:
le premier est tout simplement d'être
trop long, quelques passages auraient pu sauter, ça aurait rajouté
du rythme à ce film qui a des fois tendance à s'essouffler (avant
de se reprendre). 2H00, c'est trop donc.
Le deuxième est que ce film a le cul
entre deux chaises pour le public visé: le thème global du film est
le cinéma, en particulier les débuts du cinéma. Il est certes
louable de vouloir introduire les prémices de cet art aux plus
jeunes mais je doute franchement qu'ils y trouvent leur conte. Les
plus vieux à la rigueur viendront plus volontiers voir ce film et
comprendront la portée du message. Mais j'ai eu plus l'impression
que l'on vendait ce film comme un véritable conte pour enfant plutôt
qu'un film pour la famille (et surtout les parents), du coup, la
promo me semble raté (et le public aussi.).
Mais enfin, le film est divertissant et
enchanteur.
Enfin bon, sur 10 bols de riz, je donne
8 bols (avec un supplément de sauce!)!
Le Havre maintenant, le Havre, ville de
mon enfance (et ville où je vis encore pour le moment d'ailleurs),
une ville en pleine transformation, qui a un peu de mal à réaliser
sa mutation post-industrielle... Le Havre d'Aki Kaurismaki, c'est pas
réellement un film de famille! Alors vous vous dites « Mais
pourquoi est-il allé voir un tel film?? », un peu de
chauvinisme sûrement. Et puis bon, les deux téléfilms de Fr2 sur
la police au Havre m'ont pas franchement convaincu, donc je me suis
dis que peut-être celui là ferait mieux sur la représentation de
la ville Océane.
Enfin bref, passons au synopsis: Un
vieux cireur de chaussure au Havre rencontre un jeune immigré
voulant rejoindre l'Angleterre via Le Havre. Dans un élan
d'humanité, il va l'aider à pouvoir faire sa traversée.
Voilà comment on pourrait résumer Le
Havre, primé lors du dernier Festival de Cannes. Alors maintenant,
comment parler du film? Ben... C'est un film d'auteur. Plutôt lent
dans le rythme, assez contemplatif (contrairement à Hugo Cabret,
vous aurez pas mal de plans silencieux), des acteurs bons dans
l'ensemble (sauf le personnage principal que je trouve trop
théâtrale...) et une histoire humaniste. On suit pas une douzaine
de flics dans un film d'action à temps plein pour arrêter des
gangsters armés jusqu'aux dents. Non là on suit la vie d'un homme
qui a décidé d'être humaniste à sa façon...
Bon, si vous êtes fans de bons films
d'action, je vous le déconseille fortement, vous vous y ennuierez à
mourir. Par contre, si vous n'avez rien contre les films qui prennent
leurs temps, vous pouvez vous y essayer, vous en ressortirez sûrement
avec le sourire aux lèvres de voir que l'humanisme existe encore.
Bon et pour les havrais, vous aurez le
plaisir de voir le Havre, avec quelques faux raccords de lieux, mais
rien de grave.
Sur 20 nems, j'en met 14 nems au
crevette!
Bref voici une journée cinéma bien
remplie, j'espère que mon avis vous aura éclairé, n'hésitez pas à
me dire ce que vous en avez pensé!
Sur ce, bon ciné, et surtout de bonnes
fêtes à tous!